Les héroïnes : Hafsatou Abass Bah conseille aux jeunes filles à s’instruire

Les héroïnes remplacent l’ancienne rubrique dénommée ‘’Elite girl’’, qui est destinée à assurer une meilleure visibilité des femmes et des jeunes filles. Apprenantes, bureaucrates, commerçantes, marchandes, ou ménagères, elles sont nombreuses à s’imposer dans différents secteurs de la vie sociale et économique du pays. De nos jours, cette couche sert de moyen d’inspirations pour les autres. Lors de ce premier numéro notre rédaction avait rencontré, Hafsatou Abass Bah, ancienne élève du groupe scolaire Yamassafou. Elle a été 5ème de la République au baccalauréat unique profil sciences sociales, session 2017. Ce résultat, elle le doit à son engagement et l’objectif qu’elle s’est fixée depuis la 11ème, celui d’être parmi les meilleurs de ce pays.
« Je me suis vraiment accroché, j’ai beaucoup révisé surtout les maths qui me dérangeaient un peu. Mais bon, avec le soutien inconditionnel de mes professeurs, ma famille et mes amies, je suis parvenu à occuper cette place même si j’avais visé mieux que ça», raconte la jeune fille.
Pour atteindre son objectif, elle n’a pas eu besoin de planification particulière ! En famille, elle a été épargné des travaux domestiques pour pouvoir se concentrer sur ses études. Suivre bien ses cours, le soir réviser ses leçons et s’exercer avec son prof de maths et ses camarades aussi… En plus des séances de révisions dans quelques écoles pour approfondir ce qu’elle recevait, voici ce qu’elle a fait pour réussir.
Parlant du faible taux d’admission des filles, Hafsatou Abass croit que « le problème des filles actuellement est mental,…il faut travailler avec l’esprit des gens, il faut qu’elles sachent qu’elles ont un avenir devant ». Plus loin, elle ajoute qu’il faut absolument qu’elles réussissent à avoir une formation académique puis professionnelle digne de nom. « En ce moment, elles reprendront courage, repartiront à l’école et travailleront davantage et évidemment, réussiront à relever le défi en rehaussant le taux d’admission dans les années à venir. Et pourquoi pas se créer une place au sein de la société ! Et participer activement à la vie de celle-ci », a-t-elle déclaré.
« La donne va changer si et seulement si, celles qui sortent compétentes, celles qui occupent des postes stratégiques que ça soit dans le public ou dans le privé aident les autres à faire comme elles…. En sensibilisant les familles afin que toutes les filles aient les mêmes chances d’être scolarisés, surtout d’être suivi jusqu’à la fin de leurs études et en faisant des formations de développement personnel pour ces filles. Ça permettra justement à ces filles de comprendre que la vie est une lutte ! Et qu’il faut absolument se battre pour réussir » soutient la lauréate de 2017. Elle reste sûre que si les familles et les concernées elles même sont sensibilisées comme ça, Et si l’Etat aussi s’y met, La rehausse du taux de scolarisation des filles ne sera pas difficile.
« Il y’a des valeurs qu’il faut inculquer aux filles aujourd’hui pour les propulser vers l’excellence et je crois que ces écoles (lycée de jeunes filles ndlr) sont mieux placées pour agir dans ce sens…et surtout qu’elles seront entre elles uniquement, ça leur permettra de discuter sur des questions leurs concernant, émettre des idées et justement apporter des solutions idoines à ces fléaux » se réjouit Hafsatou en parlant des lycées de jeunes filles qui naissent dans le pays.
Reprendre courage et reprendre le chemin de l’école, insister pour y aller quand leurs familles refusent, avoir le goût des études, être curieuse et perpétuellement à la quête de la connaissance, voici ce que cette jeune lauréate conseille aux jeunes filles. « Le monde bouge et les choses évoluent et nous avons notre part de contribution dans l’édification d’un monde moderne. Pour cela, il faut aller à l’école, accepter de se former, de s’instruire pour emboîter le pas des grandes femmes qui ont marqué l’histoire de l’humanité… », a-t-elle affirmé.
« Si nous Filles Guinéennes voulons être au rendez-vous des grandes rencontres intellectuelles avec les autres de la sous-région où même du monde, il nous reste un long chemin à parcourir et je suis persuadée que le départ c’est d’abord l’école » a-t-elle martelé.
À toutes ces filles, elle conseille d’abord l’instruction, ensuite faire un effort de compréhension des cours et des conseils reçus. « Les jeunes filles doivent avoir pour amie : le courage, la persévérance, la détermination, mais aussi et surtout la volonté d’y arriver » a-t-elle conclu.
camara Ousmane (Natif de Moriah)