Dioumessy Junior : A la poursuite des œuvres de son défunt frère

Après le décès tragique de son frère qui devait se produire lors de la fête de Ramadan dans une ville de l’intérieur du pays, il prend la relève. Avec des voix semblables qui procurent la même émotion à ceux qui les écoutent, Mamadou Alpha Dioumessy Alias Dioumessy Junior continue de faire vivre le nom de son frère et par la même occasion, se taille une place dans le monde du RNB guinéen. Rencontre avec un jeune guinéen talentueux et au courage hors pair.
Chez eux, la musique ils l’aiment, c’est vraiment une histoire d’amour. Même s’il faisait de la musique avant, c’est quand même en 2018 que le petit Dioumessy s’est embarqué dans l’aventure en faisant un grand pas, plus précisément après la disparition de son frère. Sa source d’inspiration ? John Legend, un artiste américain. À son jeune âge (19 ans), Dioumessy Junior jongle déjà entre plusieurs genres musicaux: le RNB, le DanceHall, le Reggae, le Pop et le Rap.
C’est à 14 ans qu’il commence des imitations de chants et à écrire des textes que son frère défunt l’apprenait à ensuite chanter. En train de préparer ses albums (il prévoit la sortie de trois), il a à son actif quatre singles dont Love story, femme guinéenne et le remix du son de son frère, Marafangni. Dans la plupart de ses musiques, il cherche à faire passer des conseils. Fish Killer du groupe Instinct Killers et Marcus du groupe Banlieuz’art sont les artistes locaux qu’il aime écouter ; à l’extérieur, ses oreilles ne peuvent entendre que des tubes de John Legend et de R-Kelly, l’idole de son son frère.
Comme toute étoile qui cherche à grandir, la petite star rencontre quelques difficultés. Le plus gros problème étant toujours les moyens financiers, il peine à trouver une personne qui puisse miser sur son travail. Deen le voyageur est celui qui l’a aidé à réaliser son premier clip mais depuis là, plus d’aide, il est d’ailleurs entrain de chercher à faire une auto-production. À cette difficulté s’ajoutent le manque de soutien de la famille et une absence de soutien moral.
Le manque de confiance des managers guinéens dans les artistes locaux ainsi que leur escroquerie, voilà la principale tare que cet artiste remarque au niveau des managers du pays. Pour y remédier, il demande à ces hommes d’écouter leurs artistes et de miser sur eux. Étrangement, Mamadou Alpha Dioumessy ne voit pas le boss RNB guinéen, Soul Bang’s comme son rival, non. Pour lui, celui-ci représente un défi qui lui donne chaque jour le courage de se surpasser afin de devenir aussi bien que ce dernier.
«Être vu au plan international », voici l’ambition de notre jeune artiste qui veut ressembler à Michael Jackson, le roi de la pop ou encore à Salif Keïta, le prince de la musique mandingue. «… Je veux être un doyen, faire la musique que par plaisir, pas à cause de l’argent » rêve t-il le sourire aux lèvres.
Dans le futur, il espère sortir plusieurs albums et des mixtapes mais aussi se marier avant ses 25 ans au moins.
« Santé, bonheur, succès et surtout continuez à nous suivre et à nous kiffer car un artiste n’est rien sans ses fans », voilà ce que souhaite Dioumessy Junior pour cette année 2019.
Fulbert Guilavogui