Lutte contre les violences faites aux femmes : L’ACPPT échange avec les jeunes filles

Dans l’optique de mener à bien leur campagne de lutte contre les violences dont les femmes sont souvent victimes, l’Association Chance et Protection Pour Tous (A.C.P.P.T) a organisé vendredi 06 décembre 2019 une conférence débat dans une salle du lycée 02 octobre de Kaloum sous le thème : « A la rencontre des femmes ».
Cette rencontre a connu la participation de plusieurs jeunes filles venues de différents établissements. Ce sont entre autres des élèves du collège Boulbinet, du collège lycée 28 septembre, de la Toussaint, de Jacqueline Bangoura et du lycée 02 octobre. La conférence a débuté vers midi devant quelques responsables des écoles. Fatima Dioubaté, coordinatrice de cette association a rappelé leur volonté d’apporter leur soutien aux femmes victimes des pratiques tels que l’excision, le mariage précoce et le viol pour ne citer que ceux-ci.
Dans sa volonté d’accompagner ces jeunes, Souleymane Camara, point focal aux Mutilations Génitales Féminines (MGF) et représentant du ministère de l’action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance se dit très heureux de participer à cette conférence. « Les statistiques en Guinée ne sont pas favorables. Elles sont alarmantes quand nous parlons des questions de viol, de mariage d’enfants et de la mutilation génitale féminine, bien que nous constatons aujourd’hui avec l’appui des partenaires et le leadership du ministère de l’action sociale une régression de la prévalence », a-t-il déclaré.
Plus loin, il affirme le soutien de son département. « Nous sommes avec ces jeunes afin qu’ils soulèvent ces questions de violences qui sont les violations des droits des femmes. Au nom de la coutume et de la tradition, ces pratiques ne devraient plus avoir le droit d’être cité, il faut les abandonner. Donc je demande à la population d’être compréhensive, d’arrêter de couvrir les questions de violences et de les dénoncer. L’excision est une pratique malsaine, on ne veut pas offenser les mères sur les coutumes mais on veut les coutumes positives et les mœurs positifs qui ne font pas du tort à la santé et au bien-être des enfants », a fait comprendre le point focal MGF.
Marie Lucie Camara communément appelé Maluca, animatrice culturelle au groupe Hadafo Médias et membre de l’ACPPT a quant à elle expliqué le but de cette journée. « Cette journée fait partie des 16 jours d’activisme lancé par le ministère sous le thème « Combat déroulé contre le genre ». Nous avons choisi cette conférence et le micro trottoir pour faire voyager le message comme d’habitude, dénoncer et faire diminuer le nombre de personnes qui souffrent de ces différents fléaux (viol, excision, mariage forcé…) qui jouent sur nos sœurs. Nous nous battons dans plusieurs sens surtout la dénonciation, la sensibilisation, la communication et l’information pour être sur la même longueur d’onde. On se bat pour l’émancipation de la femme et l’égalité », a-t-elle fait savoir.
Sylla Fatoumata, élève en 12ème année sciences sociales est participante à cette conférence. « Cette conférence m’a donné une leçon de morale que je n’oublierai jamais et cela me permettra de sensibiliser mes amis dans le quartier sur ces pratiques et dissuader les parents qui voudront exciser leurs enfants ou donner leurs filles en mariage sans leur consentement. Donc, je lance un appel aux autorités de punir les coupables des violences à l’égard des femmes et aux parents d’approcher leurs enfants et de ne pas se taire sur les cas de viol », a suggéré la jeune fille.
A rappeler dans un rapport de l’Office de Protection Genre, Enfance et Mœurs (OPROGEM), pour le premier trimestre 2019, le nombre de viols enregistré à l’égard des femmes et filles s’élève à 119 cas dont 116 déférés devant nos tribunaux et environ 39 viols au moins ont lieu par mois.
Roland Tandy Camara & Saranbgè Oularé