“Cri de coeur” : Quand une élève rime pour unir les guinéens

La situation sociopolitique du pays est une préoccupation partagée par toutes les couches de la société guinéenne. Dans le souci d’apporter sa part de contribution à la consolidation de la paix, une jeune élève à travers ce poème manifeste son désire de réunir ces compatriotes. Esperons que cela tombe dans des oreilles attentives…
Bonne lecture !
POÈME : CRI DE CŒUR
Ces derniers temps !
Ces dernières années !
Ces dernières générations !
L’igname est-elle devenue fade au point qu’elle irrite son cousin taro ?
Le taro est-il devenu maussade au point de chagriner le neveu koû ?
L’huile de palme contient-elle au tant de cholestérol qu’elle est cancérigène pour le taro, l’igname et la banane plantain ?
L’Aloko est devenu si infeste qu’elle ne se mélange pas à l’igname, le taro et l’huile ?
Quatre regions, quatre climats, quatre cultures, quatre bêtises
Ces derniers temps !
Ces dernières années !
Ces dernières générations !
Le Mont nimba s’affaisse sous l’hypocrisie douce – amère des bestioles des rizières politiques
Le batè s’assèche de la pire folie du spectre de la suprématie et du narcissisme
Le Mont loura vacille de peur et hallucine du pouvoir, il devient l’éternel incompris
Le Kakoulima à l’image de l’hyène demeure indécis et gourmand au point de se voir anéantir
Ces derniers temps !
Ces dernières années !
Ces dernières générations !
J’ai peur mais je me refuse d’avoir peur tel le chasseur donzo
Je suis angoissé d’une angoisse savoureuse tel le pâtre peulh dans l’infini savané
Je tressaille sans trembloter à l’image du cultivateur de bossou qui pose son pied sur un crapaud humide
Je suis inquiet mais, je garde mon sourire éternellement accueillant en attendant le temps qui illuminera ce sourire égoïste
Le sang coule, tu ricanes, tu t’en felicities, c’est les autres qui sont victimes
Pourtant les événements se succèdent, la chance tourne, le pouvoir tourney, la mort naturelle est inévitable
La paix est un fœtus de la justice dont le père est la tolérance et les beaux-parents l’acceptation.
Par Mariam Ciré Bouamou, élève au groupe scolaire Mamadou Keita – Fria.