Langue de Molière : Ces mots auxquels nous ajoutons une consonne… sans vraiment savoir pourquoi 

Langue de Molière : Ces mots auxquels nous ajoutons une consonne… sans vraiment savoir pourquoi 

Ce sont de petites lettres que nous glissons… et qui nous font faire une faute d’orthographe. Florilège.

Une consonne, une seule. Parfois, c’est à cela que tient une faute d’orthographe. Une «balade» n’est pas une «ballade». On savoure une «gaufre» et non une «gauffre». Et n’oublions pas qu’«omission» ne prend qu’un «m».

«Parmi» ou «parmis» ?
Peut-être est-ce le mot «hormis» qui nous induit en erreur… Il n’est en effet pas inhabituel de voir écrit «parmis». Or, ainsi que l’indique le Trésor de la langue française, le terme résulte de la formule «par le milieu» attestée au Xe siècle. Au XIXe siècle, le terme est employé au sens d’«au milieu, dans le nombre».

Comme le précise le Littré, «mi» est un «mot invariable qui ne s’emploie jamais seul, et qui, placé devant un autre mot avec un tiret, sert à marquer le partage d’une chose en deux portions égales». On peut également lire que «mi entre en composition dans quelques mots» tels que «midi» ou… «parmi».

«Apitoyer» ou «appitoyer» ?
Le verbe est attesté dès 1223 sous la forme d’«apitier», «être rempli de pitié, éprouver de la pitié», lit-on dans le Trésor de la langue française. À la fin du XIIIe siècle, l’on trouve l’orthographe «apitoier», «emplir de pitié, émouvoir, attendrir». Il convient donc d’écrire «apitoyer».

«Cauchemar» ou «chauchemard» ?
On dit «cauchemarder» mais on écrit «cauchemar». Certains seraient tentés d’ajouter un «d» final. Il faut cependant déjouer ce piège ! Regardons de plus près l’étymologie de ce mot d’origine picarde. Il fut attesté dès 1375 sous la forme de «cauquemare» puis «cauchelare» en 1564, ainsi que le précise le Dictionnaire historique de la langue française. «Son premier élément cauche est une forme verbale de cauchier, ‘‘presser’’ qui résulte probablement d’un croisement entre l’ancien cauchier, ‘‘fouler, presser’’ et la forme picarde correspondante cauquier, du latin calcare.» Quant à «mare», cet ancien picard est emprunté au moyen néerlandais mare, «fantôme provoquant de mauvais rêves». Il faut attendre le XIXe siècle pour que ce terme prenne le sens de «rêve pénible ou angoissant».

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«Boursoufler» ou «boursouffler» ?
Et qu’en est-il de «boursoufler»? Contrairement au verbe «souffler», il ne prend pas deux «f». En effet, ce verbe s’est formé à partir de l’adjectif «boursouflé». Selon Le Trésor de la langue française, ce terme est attesté en 1200: «bousouflé», formé du radical onomatopéique bod- exprimant le gonflement et de soufflé.

«Courir» ou «courrir» ?
«Courir», «mourir»… ou «courrir», «mourrir»? Il n’est pas rare de voir qu’un «r» s’est glissé dans ces verbes. Pourtant, les deux n’en prennent qu’un seul. L’histoire de «courir» est très riche: ainsi que le rappelle le Dictionnaire de la langue française, il est «l’aboutissement de curir (1080), qui provient, par changement de conjugaison, de curre (v. 1050), est issu du latin currere, ‘‘se mouvoir rapidement à toutes jambes’’». On lit également que «ce verbe se rattache à un ancien groupe italo-celtique et germanique relatif aux chars et aux chevaux, dont l’importance était essentielle dans le monde indoeuropéen».

Lefigaro

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