Recrutement de nouveaux enseignants, paiement des primes d’incitation,… ces mesures du MENA pour en finir avec la crise du secteur éducatif

La crise qui mine le secteur de l’éducation guinéenne depuis le 9 janvier dernier serait en passe d’être résolue. Le SLECG d’Aboubacar Soumah demande l’amélioration des conditions de vie des enseignants notamment, l’augmentation de leurs salaires à hauteur de huit (8) million. Mohamed Ansa Diawara, directeur du service information, documentation et archive du MENA et en même temps porte-parole dudit ministère nous explique les mesures prises par son département pour mettre fin à cette paralysie. Voici la seconde partie de l’interview accordée récemment à notre rédaction. Bonne lecture…

En parlant de la grève des enseignants, Ansa Diawara assure que les revendications de Soumah ne sont pas syndicales. « Il demande une chose, on est entrain de régler, il laisse ça puis il dit il va en grève. Est-ce que cela aide les enfants ? Le gouvernement ne peut pas régler des problèmes qui ne sont pas réglables. Quatorze (14) milliards sont sortis de 549 mille fictifs et l’État était obligé de rajouter six (6) autres milliards pour en faire vingt (20) milliards pour pouvoir les repartir parce que l’intercentral qui avait assisté avait dit dès le premier jour que si c’est 14 milliards, ça ne suffit pas. Il n’y a pas que le SLECG, l’argent qui est obtenu, c’est pour tous les enseignants. C’est à dire Soumah ou pas, le gouvernement est entrain d’améliorer les conditions de vie des enseignants », a assuré le porte-parole du MENA.
Même si les primes d’incitation sont payées, quelques enseignants continuent toujours à bouder les salles de classes. Selon Ansa Diawara pourtant, ces primes ne sont payées qu’à ceux qui viendront en classe. « Si quelqu’un a fait un mois il ne vient pas, aujourd’hui s’il vient il rentre en possession de sa prime… Ceux qui sont entrain de pagayer ont déjà fait leur vie. Les enseignants qui le suivent n’ont pas de salaire mais lui, il prend une prime mensuelle régulièrement dans les mains des promoteurs de perturbation. Ils doivent savoir que Soumah joue sa dernière carte. Bientôt, il partira à la retraite, il n’a rien à perdre. Il a des maisons et des voitures issues de ces grèves intempestives. Ses enfants étudient dans des meilleures conditions à l’étranger », a révélé le directeur du service information du MENA. Il ajoute d’ailleurs qu’il existe des preuves de ce qu’il avance car « c’est ceux-là avec qui il (A. Soumah) travaillait qui ont mis toutes ces preuves à la portée de tout le monde et ça saute à l’œil« .

Le 28 janvier dernier, des négociations ont été faites avec certains syndicats de l’éducation et deux ex collaborateurs d’Aboubacar Soumah pour une sortie de crise.
« Il y aura un recrutement officiel de la part de la fonction publique pour suppléer au départ »
Pendant que d’aucuns estiment que cette négociation n’a pas été faite avec les meneurs de la grève, Ansa déclare que c’est ceux qui sont intéressés qui sont venus car le communiqué a été fait et le nom de personne n’a été cité. « Si Soumah savait que sa lutte c’est pour les enseignants, il serait le premier sur les lieux de la rencontre mais il n’est pas venu. Aujourd’hui il dit qu’il est en grève, il n’a qu’à continuer donc. Il y aura un recrutement officiel de la part de la fonction publique pour suppléer au départ. Quelqu’un va choisir entre son emploi et aller rester à la maison. Il appartient à tous les enseignants de comprendre qu’il s’agit bien de leur vie », martèle l’homme du MENA.
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Parlant des manifestations d’élèves qui se multiplient dans les écoles, Ansa Diawara affirme que « premièrement, le SLECG a promis de perturber les écoles parce que rester à la maison ne les suffit plus. Étant à la maison, dans nos concessions scolaires les cours se donnent. Vu ça, il faut saboter donc par moment. Ils se font élèves, ils portent les tenues et jettent les cailloux sur les tôles… Ces manifestations seront résolues par la volonté des enfants, à moins qu’ils ne veulent pas étudier ».
« Si Soumah ne lève pas la grève, c’est les enseignants qui vont la lever… »
Comment le MENA compte en finir avec cette crise qui n’a que trop duré ? « Ceux qui ne viendront pas en classe, les suppléants qui vont donner cours seront directement payés du salaire de ces premiers parce que tous les salaires sont gelés. Côté élèves, c’est de prendre ça avec beaucoup de patience. Vous avez vu l’année dernière quand le SLECG est parti en grève, nous avons eu des remplaçants sortants de l’ISSEG pour tenir ces classes. C’est la même chose qui va arriver et cette fois-ci, ces remplacements seront définitifs pour toute l’année en cours. Bientôt, ces différentes grèves vont devenir des souvenirs pour nous. Si la grève est faite pour l’amélioration des conditions de vie, je pense que ces conditions sont entrain d’être améliorées. Si Soumah ne lève pas la grève, c’est les enseignants qui vont la lever parce qu’ils viennent à l’école », a laissé entendre le directeur du service information, documentation et archives du MENA.
Remplacer les enseignants titulaires par d’autres, une situation qui est déjà arrivée sans véritable succès ne risque-t-elle pas de se répéter ? A en croire aux propos de notre interlocuteur. « Nous avons des milliers de jeunes gens qui veulent venir en situation de classe, la fonction publique est le travail le mieux garanti. C’est pourquoi à chaque concours, tout le monde se presse pour y participer. On a besoin des enseignants. On ouvre demain, tout le monde viendra. Nous sommes dans le besoin, ils sont dans le besoin. Cette grève, c’est Soumah et son petit rayon à l’intérieur, tout le monde est en classe », a-t-il ajouté. Il rassure d’ailleurs les parents que les établissements scolaires seront sécurisés et que partout où il y a manque de professeur, l’employeur trouvera le moyen de le remplacer car dans la loi, c’est le travail qui est payé et non le travailleur.
« Tout ce que le gouvernement fait aujourd’hui, c’est pour qu’il y ait un programme enseigné à 100% »
Pour terminer, Ansa Diawara explique qu’au fur et à mesure que les enseignants se conscientisent, ils viennent à l’école. « Les perturbations n’arrangent personne. Il faut que les enfants acceptent d’être en classe et attendre les résolutions que le gouvernement est entrain de trouver pour combler les vides. Mais ce n’est pas dans la pagaille, tous les jours, les responsables passent dans les écoles pour remonter les informations au département. Aux enseignants, il s’agit bien de leur avenir. Est-ce qu’ils abandonneront leur emploi chèrement acquis ? Les parents doivent tirer des leçons pour dire que cette grève n’est pas bénéfique pour les enfants parce que les gens pensent quand on ne part pas à l’école, ça fait mal au gouvernement. Oui ! Parce que nous avons vocation de donner une bonne réputation à l’éducation guinéenne. Parce que qui parle de nation, parle de l’éducation… Tout ce que le gouvernement fait aujourd’hui, c’est pour qu’il y ait un programme enseigné à 100%, pour que le niveau soit là, pour que les examens se passent normalement », a fini par conseiller Ansa Diawara.
Sarangbè Oularé & Camara Ousmane, (Natif de Moriah)
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