Astuces : Comment réussir ma dissertation en philosophie (étape 4, la rédaction)

Astuces : Comment réussir ma dissertation en philosophie (étape 4, la rédaction)

La dissertation n’est ni un exposé, ni un catalogue de connaissances, ni un vague avis personnel. C’est un exercice scolaire à l’ambition modeste de répondre à des règles précises : son but est de développer une réponse cohérente et argumenter à un problème contenu dans le sujet, que l’effort d’analyse aura mis au jour. C’est pourquoi votre réflexion doit se faire avec méthode, c’est-à-dire en suivant un chemin par des étapes nécessaires. Après l’étape 1, l’étape 2 & 3, voici pour vous la quatrième étape. Elle repose sur la rédaction de vote épreuve en philosophie. Bonne lecture…

 

4°)

Une fois établi le plan détaillé, il faut rédiger directement au propre. Seules l’introduction et la conclusion doivent être préparées au brouillon.

  1. L’introduction 

En l’écrivant, on part du postulat que le correcteur ne connaît pas le sujet, et on procède en quatre temps :

– D’abord, amener le sujet, par une idée générale, dont le sujet représente un aspect particulier. Cette idée ne doit pas être trop générale. Elle peut être liée à une perspective historique, ou bien évoquer une anecdote littéraire.

– Puis, poser le sujet. S’il s’agit d’une citation courte, on la recopie intégralement ; si la citation est longue, on en cite les passages essentiels.

– Ensuite, formuler la problématique, par une phrase claire et nette, affirmant une contradiction, ou posant une question.

– Enfin, annoncer le plan, sans lourdeur didactique excessive, mais tout de même de manière explicite et sans ambiguïté : le correcteur doit savoir à quoi s’attendre dans la suite de la copie.

Attention : en annonçant le plan, il ne faut pas avoir l’air de régler le problème d’emblée : quel serait alors l’intérêt d’en débattre sur huit ou dix pages ? Pour éviter ce défaut (expédier la solution en posant le problème), l’idée directrice de la dernière partie du plan doit être annoncée de manière ouverte (par exemple par une phrase interrogative), qui laisse en suspens la réponse au problème.

L’introduction se présente sous la forme d’un seul paragraphe : ne pas aller à la ligne !

  1. La conclusion 

Elle dresse un bilan du devoir. Il ne faut pas résumer tout le devoir, mais répondre au problème posé dans l’introduction. Il faut éviter les redites et pour cela, veiller à reformuler les conclusions partielles énoncées à la fin de chaque partie.

Éventuellement, la conclusion se termine en ménageant ce qu’on appelle une ouverture. Il s’agit d’un élargissement de la discussion, consistant à insérer le problème dans une perspective plus large. Mais en aucun cas, la conclusion ne doit contenir d’exemples ou d’idées nouvelles.

  1. Le développement

* Les parties du développement

Chaque partie du développement commence par l’énoncé de l’idée directrice de la partie. Puis sont développés, à l’appui de cette sous-thèse, deux, trois ou quatre arguments, qui se présentent chacun sous la forme d’un paragraphe.

La structure du paragraphe de dissertation est constante : il commence par une phrase qui l’accroche au sujet traité de manière explicite (l’agraphie), puis formule une idée suivie d’un ou deux exemples analysés à la lumière de cette idée ; il se termine par une phrase conclusive.

* Les transitions

A la fin de chaque partie du développement (sauf la dernière), on fait une transition vers la partie suivante. Une transition est le rappel de l’idée directrice à propos d’une idée nouvelle qu’on introduit. Le but des transitions est d’éviter au correcteur de se demander : quel rapport cela a-t-il avec le sujet ?

* Les exemples

L’exemple doit toujours être au service d’une idée. Il ne suffit pas de mentionner une référence à une œuvre, mais il faut aussi l’analyser — c’est-à-dire en dégager ce qui est utile à ce qu’on veut démonter. Il est nécessaire de ne jamais perdre de vue une orientation générale unique : un exemple bien utilisé est un exemple orienté.

Les exemples doivent être de première main : il faut parler des œuvres qu’on a lues soi-même, et de préférence intégralement plutôt qu’en extraits. Les exemples empruntés à des anthologies ou des essais critiques sentent l’emprunt et sont souvent mal maîtrisés.

  1. Présentation, rédaction 

* Disposition du texte sur la page

Chaque paragraphe est signalé par un alinéa. Une partie comporte entre deux et quatre paragraphes. Les parties sont séparées par une ligne blanche. L’introduction et la conclusion sont séparées du développement par deux lignes blanches. Il n’y a pas lieu de détacher, au début d’une partie, l’énoncé de l’idée directrice, et à la fin, la transition : de trop petits paragraphes de deux ou trois lignes ont souvent pour effet de morceler inutilement l’aspect visuel du texte et d’en brouiller la clarté.

Soigner l’écriture et la présentation : majuscules, titres soulignés à la règle, etc.

* Style 

Quant au style à employer, il ne convient pas de pratiquer une « prose artiste ». Le style d’une dissertation ne doit pas être familier, mais ne doit pas être non plus oratoire ou pathétique (éviter les phrases exclamatives). Il interdit la mise en scène du sujet écrivant (on évite de dire « je »). On évitera les phrases sans verbe, les répétitions de mots, ainsi que le jargon inutile.

Les critères d’évaluation :

– Pertinence de la compréhension et de l’analyse du sujet

– Qualité du plan

– Cohérence et clarté de l’argumentation

– Connaissances littéraires (variété des exemples, références précises)

– Correction et élégance de l’expression.

Auteur : , professeur de philosophie

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