Éducation – Koubia : « On a besoin de 304 enseignants » dixit Fara Kamano, DPE

La préfecture de Koubia a fait 0 admis sur 191 candidats au BEPC, 5 admis (dont 2 en sciences sociales et 3 en sciences mathématiques) sur 90 candidats au baccalauréat et 521 admis sur 1072 candidats à l’examen d’entrée en 7ème année. Après ce lourd échec l’heure est au diagnostic. Pour mieux comprendre les actions envisagées, nous avons joint au téléphone Fara Kamano, Directeur Préfectoral de l’éducation (DPE) de Koubia.
Comment peut-on expliquer les résultats des examens dans votre localité si vous tenez un comité à l’approche de chaque ouverture ?
L’échec a été notoire au niveau du brevet où on a enregistré 0 admis. Ceci à cause de la maladie à coronavirus mais aussi des grèves par endroit et des élections législatives. Il faut citer aussi le fait que l’absentéisme de certains professeurs a joué sur les élèves. Certains élèves ne se sont pas adonnés aux cours à distance que le gouvernement avait organisé pour faute d’électricité pour certains. Finalement, le gouvernement a fourni des brochures. Mais comme vous le savez, en zone rurale, certains élèves se sont adonnés aux activités agricoles et d’autres aussi ont manqué de motivations. Du côté des parents aussi il y a de la négligence. Certains d’entre eux pensent que le passage est automatique, une fois à l’école l’enfant ne doit plus redoubler.
Combien d’enseignants manquent à l’appel dans votre préfecture ?
Dernièrement, ils nous ont enlevé une quinzaine d’enseignants à partir de l’IRE de Labé et ils nous ont envoyé 6 enseignants, mais ils ne sont pas restés. On a toujours fourni la liste de ces enseignants qui ne rejoignent pas les classes ou qui disent clairement qu’ils n’enseignent plus au niveau de l’IRE. On a besoin de 304 enseignants dont 102 femmes à l’élémentaire, 76 professeurs au secondaire surtout en mathématiques, physique et chimie.
Un enseignant de Koubia accuse les directeurs d’écoles de gonfler les notes des élèves pour se donner une bonne image à votre niveau. Que comptez vous faire pour veiller à la crédibilité des informations qui vous seront remontées ?
A lire aussi : Koubia : Les tares du système éducatif, comment remédier ?
Je ne pense pas que quelqu’un puisse gonfler les notes. Si c’est le cas, ce serait au niveau des DSE qui sont sur le terrain, les chefs d’établissement également. Quelqu’un qui s’adonne à cela, indépendamment de ce contrôle, il manque d’honnêteté intellectuelle, de probité intellectuelle. On ne peut pas fabriquer des notes.
Est-ce que vous pensez que la plupart des enseignants ont une probité morale ?
On a longtemps décrié le comportement de certains enseignants. Normalement, les notes ne doivent pas faire objet de marchandage, de falsification parce que les conséquences sont néfastes. Les notes se donnent sur le terrain après évaluation. Et donc si ces enseignants le font, c’est que quelque part le bât blesse au niveau de leur formation.
Hawa Bah