BEPC – Session 2020 : Les deux seules lauréates de l’île de Kaback récompensées

BEPC – Session 2020 : Les deux seules lauréates de l’île de Kaback récompensées

L’île de Kaback a fait un succès reluisant lors du BEPC session 2020. Sur 20 candidats présentés, 19 ont été admis dont deux (2) filles. Vendredi 28 novembre, le mouvement « Sauvons Kaback » a offert des kits scolaires aux lauréates, une façon de les encourager. 

Les récipiendaires ont bénéficié chacune d’un sac scolaire, des stylos à bille, d’une boîte mathématicale, d’une paire de chaussures fermées, d’une règle scolaire, d’un livre et d’une somme d’argent pour les frais des tenues scolaires. « Je tiens à remercier les donateurs pour ce geste dans notre cursus. Ce qu’ils ont fait nous touche beaucoup et nous encourage à continuer les études. Moi, ma mère est décédée donc je vais obligatoirement continuer mes études car, je rêve devenir ministre ou avocate », a rassuré Zenab Yansané, une des lauréates.


« Nous avons créé le mouvement « sauvons Kaback » dans le cadre de l’éducation. Puisque ces jeunes filles étaient à un certain niveau d’étude et ont décroché le BEPC, c’est ce qui nous a motivé de venir vers eux pour les encourager, inciter aussi ceux qui sont derrière à continuer dans le même sens », a expliqué Souaré Mounir Kalil, membre dudit mouvement.

Aboubacar Sylla, coordinateur du mouvement « Sauvons Kaback »

Pour Aboubacar Sylla, coordinateur du mouvement, les parents ont une part de responsabilité dans l’échec des enfants, de façon générale en ne les suivant pas. « Ne soyez pas comme ceux là, accompagnez ces deux filles, accompagnons les. On ne sait pas ce qu’elles peuvent devenir », a-t-il déclaré.

A tour de rôle, les ressortissants de l’île de Kaback ont prodigué des conseils aux jeunes filles. Mamaïssata Fofana heureuse de prendre part à une telle activité s’est faite accompagnée par l’une de ses sœurs cadettes, diplômée en faculté de médecine. « De nos jours quand une fille est instruite, ce sont des dizaines qui sont sauvées, qui sont soutenues, en quelque sorte qui sont orientées. C’est pourquoi, j’ai fait venir ma sœur qui est aussi de Kaback et a pu étudier, avoir son diplôme de médecine. Quand tu veux réussir, il faut penser haut… Si vous voulez étudier, je suis disponible pour vous », fait savoir la dame.

Mamaïssata Fofana, membre fondatrice dudit mouvement et sa sœur cadette (à droite)

« Aujourd’hui, nous ne sommes pas riche mais on a de quoi vivre. On a eu cela parce qu’on a accepté de souffrir pour étudier. Vous aussi à votre âge, si vous n’étiez pas à l’école, vous serez normalement dans les foyers mais les parents vous ont écarté de tout cela pour vous mettre à l’école. Quand vous quittez là-bas pour Conakry pour étudier, vous allez trouver des petits gamins qui vont tout faire pour vous faire dérailler. Si vous continuez à maintenir le même cap, à faire la même performance, on continuera à vous soutenir », a conseillé Kerfala Yansané.

De son côté le secrétaire général de l’association des jeunes élites de Kaback (AJEK), Lansana Nana Camara en abordant dans le même sens que ces prédécesseurs, a félicité le mouvement pour son combat avant d’encourager les deux lycéennes.

Située à 110 kilomètres au Sud de la capitale guinéenne, l’île de Kaback est une commune rurale de la préfecture de Forécariah. Depuis trois ans, le mouvement « sauvons Kaback » multiplie les efforts pour venir en aide aux couches vulnérables à travers des gestes issus de personnes de bonne volonté. La troisième édition de remise des kits scolaires aux enfants démunies est prévue en début décembre à Kaback.

Il faut rappeler qu’en dépit d’une dizaine d’écoles primaires et d’un seul collège, la commune rurale de Kaback ne dispose pas de nos jours un lycée. Chaque année les lauréats au BEPC quittent leurs familles pour poursuivre leurs études ailleurs.

Camara Ousmane, (Natif de Moriah)

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