Éducation : la mauvaise gestion du budget du département au centre d’un pourparler

Au cours d’un panel organisé ce 25 janvier 2021 en marge de la célébration de la journée internationale de l’éducation par l’association scolaire et estudiantine de Guinée (A-SEG), un acteur de la société civile et un député ont eu une discussion indirecte sur la gestion du budget alloué au département de l’éducation, qui représente 15% du budget national. Il s’agit de Dr Dansa Kourouma, président de la Coalition Nationale des Organisations de la Société Civile Guinéenne (CNOSCG) et Honorable Mamady Sidibé, vice-président de la commission éducation à l’assemblée nationale.
En effet, tout est parti des allégations portées par le premier, selon lesquelles les gouvernants actuels n’ont pas intérêt à ce que le système éducatif guinéen excelle.
« Ceux qui gouvernent n’ont pas intérêt que l’école soit un modèle parce que ceux qui sortiront de l’école les rendront responsables de leur gestion (…) ils vont demander des comptes à ceux qui gouvernent et ceux qui gouvernent ne veulent pas qu’on leur demande des comptes donc il faut maintenir l’éducation par le bas, pour que ceux qui sortent de l’école ne soient pas des citoyens critiques qui puissent leur demander des compte » estime l’activiste.
Alors que des observateurs plaident pour la revalorisation du budget de l’éducation, cet activiste de la société civile estime que les 15% du budget alloué à l’éducation sont considérables par rapport à certains départements, mais souffre d’une mauvaise gestion; prenant exemple à de << l’eau qu’on met dans un bol percé >>. « Les 15%, il n’y a pas plus de 5% qui arrive à l’école. Cet argent est mal dépensé, détourné. Cet argent au lieu d’aller à l’école et aux enseignants, la bureaucratie qui est devenue si gourmande engloutit cet argent. Le budget il est voté à Conakry, dépensé à Conakry, contrôlé et détourné à Conakry. C’est pourquoi l’un des défis les plus importants pour sortir l’école de cette situation, c’est la décentralisation », a-t-il préconisé.
Interrogé sur la question, Mamady Sidibé, vice-président de la commission éducation à l’assemblée nationale a trouvé ces accusations fortuites, en ce sens qu’il ne cite aucune structure.
« La gestion de ce budget au niveau du secteur de l’éducation relève de la compétence d’un département mais dès l’instant que les fonds sont examinés, ils sont mis à la disposition des directions, des services, des structures relevant de la responsabilité du département. Si ces fonds sont bien gérés, c’est le souhait de tous et de chacun. Si ces fonds font l’objet de malversation et que l’assemblée en soit informée, l’assemblée peut se saisir en envoyant des missions d’informations sur le terrain pour voir la véracité (…) C’est une affirmation dont il faut se méfier. En ma qualité de parlementaire, il faut aller à la vérification et étudier les problèmes sur la base de la véracité » tente t-il de se dédouaner.
Mamadou Bailo Bah