Société : « Là où je vis, si tu ne connais pas ta culture, sincèrement tu n’es rien », relate Hawa Bintinia Soumah

Depuis le 17 novembre 2019, un groupe dénommé « Cultures et fiertés guinéennes », en abrégé CuFig a vu le jour sur les réseaux sociaux. Ce forum compte à ce jour plus de 17 000 membres. Au regard de l’engouement et de la qualité des intervenants à travers différentes publications dont la plupart axées sur la culture guinéenne, ils (membres) se sont retrouvés le 13 février 2021 pour voir comment matérialiser leur efforts.

Dans son intervention, Hawa Bintinia Soumah, fondatrice dudit groupe, est revenu sur ses motivations, expliquant plus loin la place importante qu’occupe la culture, et plus particulièrement dans la diaspora.
« J’aime partager les connaissances que j’ai, et je m’intéresse à tout, mais l’idée est née d’un constat que j’ai lors de mes séjours en Guinée : J’avais remarqué que, nous qui sommes à l’extérieur du pays, nous avons plus tendance à nous intéresser à notre culture, je suis désolée, mais que ceux qui sont ici. J’avais remarqué qu’on avait tendance à abandonner nos langues, et même ceux qui sont là-bas avec moi, quand ils viennent en Guinée ils ne veulent plus parler nos langues ; j’ai été dans une famille dans laquelle les enfants nés et grandis en Guinée ne parlent aucune langue guinéenne, même pas la langue de leurs parents, ça m’a choqué. Il y avait la facilité aussi qu’on avait à abandonner nos textiles, vous remarquerez également que c’est dernièrement qu’on a, et personnellement j’ai commencé à le faire depuis 2003 à travers mon entreprise basée en France. Donc c’est à travers ces petits constat que je me suis dis : et si j’essayais de réconcilier les guinéens avec leurs cultures. Je sais que c’est prétentieux, mais là où je vis, si tu ne connais pas ta culture, sincèrement tu n’es rien : parmi les autres tu ne pourras même pas prendre la parole, parce que la couleur de ta peau te suivra toujours, même si tu es né là-bas, dès que vous vous rassemblez ils vont te demander de quelle origine tu es ? Quelle est notre nourriture de base ? etc. Ils sont curieux d’apprendre de nous, et imaginez un peu ce que ça fait si on a rien à dire », s’interroge-t-elle.

A noter que, la plateforme ambitionne entamer des démarches afin de devenir une organisation non gouvernementale à même d’impacter positivement les décisions du ministère de tutelle. Il se fixe entre autres comme objectif l’enseignement dans nos langues maternelles, l’actualisation des programmes scolaires en lien avec l’histoire du pays, la création d’une bibliothèque visuelle, mais aussi d’un livre pour enfants, et un autre pour mettre les différents membres à un niveau équilibré d’informations.
Hawa Bah
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