Fête de la monnaie guinéenne : Ses difficultés et les moyens de la valoriser par Mamadou Hawa Diallo

La République de Guinée a célébré le 1er mars 2021, l’an 61 de la création de sa monnaie. Du 1er mars 1960 à nos jours, le franc guinéen assure la transaction financière sur le marché des biens et services. Mais le manque d’une bonne politique monétaire, de stratégie allant à l’acceptation des petites coupures fait que cette monnaie peine à satisfaire les attentes de sa population.
Pour Diallo Mamadou Hawa, diplômée en économie finance à l’université Général Lansana Conté Suparchi et en analyse politique et économique à l’école d’économie de Clermont Ferrand, la date du 1er mars lui rappelle depuis combien de temps la Guinée a voulu décoller par ses propres moyens en commençant par son indépendance financière.

Selon l’étudiante en master, aucun pays ne peut mener une lutte pour sa souveraineté s’il ne contrôle pas sa monnaie. « C’est une grande fierté à l’instar du Ghana, du Nigeria, de l’Afrique du Sud et du Kenya d’avoir notre propre monnaie. Cela assure la possibilité de financer des projets pour répondre aux besoins de la population sans intérêt et sans dette et favorise le développement local et humain », a-t-elle expliqué. Toutefois, Mamadou Hawa Diallo estime qu’avec une bonne politique économique, on peut atteindre un niveau de développement élevé, surtout que la Guinée a déjà une base que beaucoup de pays cherchent.
Sur l’absence des billets de petites coupures et de jetons dans la circulation des monnaies, la diplômée en analyse politique et économique de Clermont Ferrand donne une explication. « Il y’a deux facteurs qui expliquent leur disparition : le coût de fabrication et la vitesse de circulation. Et pour illustrer le tout on peut rappeler le syndrome du petit billet: « Quand baisse le pouvoir d’achat de la monnaie, on voit s’accroître la vitesse d’usure du plus petit billet de banque ». Et si l’autorité monétaire à trop tarder à le remplacer par une pièce, on voit alors baisser sa circulation », fait-elle savoir.
Augmenter la production de ces billets pourrait pourtant être un facteur de soulagement pour les consommateurs et les commerçants selon la jeune fille. « Une première approche consiste à redonner de la valeur à ces petites coupures ensuite, mettre en place une législation permettant de suivre la circulation et l’acceptation des petites coupures. Un point important est que l’introduction de petites coupures serait un bon moyen de lutter contre l’inflation », préconise Hawa Diallo.
« La quantité de monnaie en circulation doit être corrélée à la production, sinon tout accroissement de la masse monétaire va se répercuter sur les prix qui vont augmenter. Il faut savoir que c’est le volume des biens et services disponibles sur le marché qui font la richesse, pas la quantité de monnaie en circulation. Augmenter la quantité de monnaie en circulation sans au préalable prendre en considération la réalité socioéconomique du pays risque d’augmenter le taux d’inflation. Déjà selon les économistes, le monde souffre d’un excès de liquidités c’est pourquoi la création monétaire doit être encadrée par la banque centrale », a recommandé la diplômée en économie finances, étudiante en master 2 économie numérique.
Camara Ousmane, Natif de Moriah
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