Préparatifs des examens nationaux : Le projet 224ObjectifsBac se fixe de nouvelles priorités

Les responsables de l’organisation non gouvernementale « KHARAN » (Lis en langue nationale Soussou, ndlr) ont procédé ce 05 juin 2021, au lancement de la troisième édition du projet 224ObjectifBac, en la faveur d’une conférence de presse organisée à Nongo, dans la commune de Ratoma. Contrairement aux années précédentes, c’est au tour finalement des élèves de 4 sur 5 préfectures de la région de Labé, à savoir Koubia – Labé – Mali Yembering – Tougué, de bénéficier de l’assistance de ces bénévoles. Un choix qui s’explique par les résultats catastrophiques enregistrés dans la préfecture de Koubia, et en particulier au Brevet d’études du premier cycle (BEPC) où aucun admis n’a été enregistré sur 195 candidats. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les élèves en dernière classe de collège de cette préfecture, sont cette fois-ci intégrés dans le projet à travers le programme « Koubia Objectif BEPC ». Un lancement qui ouvre de facto un appel à candidatures de nouveaux bénévoles, à même d’épauler les bénévoles permanents, qui pour certains ont même gravis des échelons dans le projet.
Pour cette troisième édition , c’est environ une centaine d’enseignants qui sont sollicités pour séjourner dans cette région foutanienne à partir du 15 juillet prochain pour 2 semaines à un mois des examens nationaux prévus en août; ce, à la suite d’une préévaluation et d’une formation des postulants sur la transmission de ce que les initiateurs du projet appelle la « méthode », c’est-à-dire développer des chapitres ou des programmes dans 10 à 14 jours à travers des sujets choisis parmi les examens passés ou proposés par ces enseignants volontaires. Objectif global : passer de 26 % à 80% d’admission dans la région administrative de Labé, dont 0 à 50% au BEPC à Koubia.
A l’entame de son propos, Mohamed Ali Condé, coordinateur général du projet est revenu sur le principal facteur pour lequel les élèves de l’intérieur du pays sont mis en avant par rapport à ceux de la capitale. « On a pensé qu’il y a un problème d’injustice, parce-qu’il y a tellement d’enseignants à Conakry que lorsqu’un élève ne veut pas d’un enseignant, il peut aller soit payer des cours à domicile ou il forme des groupes de révision avec d’autres enseignants. Cependant à l’intérieur du pays, il se trouve qu’il y a des élèves, depuis leur admission au collège, c’est-à-dire de la 7ème année à la 10ème année, ils n’ont pas vu soit un professeur de physique, de chimie, de mathématiques parce-qu’ils n’y existent pas. Et pourtant, les sujets du BEPC sont les mêmes pour tous le monde. C’est la même chose au niveau du baccalauréat », fait-il admettre.
En effet, la région de Mamou qui a été la première à bénéficier du projet est passée de 13% en 2019 à 15% en 2020. Quant à la région de Faranah (excepté la préfecture de Kissidougou), bénéficiaire de la dernière édition du projet, qui avait chuté de 16% en 2018 à 12% en 2019 a cru à 27,59% en 2020; ce, à l’exception de la préfecture de Kissidougou qui a été finalement laissée au profil de Dinguiraye qui est passée de 12% en 2019 à 76% en 2020.
Ainsi, suivant la classification des régions aux différents examens sur lequel se base à priori le choix des préfectures bénéficiaires, il explique que ça aurait été donc au tour soit de la région de Mamou qui est à 15%, ou celle Faranah qui est à 27% de bénéficier a nouveau du projet. « Labé devrait intervenir en troisième position, mais il s’est trouvé que nous avons été interpellé par un fait : vous les médias, vous nous avez informé qu’à Koubia il y a eu admis zéro (0) au BEPC; ils ont présenté près 100 candidats au baccalauréat, il n’y a eu à peu près 5% d’admis. Et on a remarqué également qu’il n’y a pas de sciences expérimentales, ça veut dire que Koubia ne peut pas former de futurs médecins, ceux qui ont envie de le faire sont obligés de quitter Koubia. On a trouvé que c’est assez grave et ça méritait un argument pour qu’on puisse faire un programme programme spécial pour Koubia » présisant que la préfecture de Lelouma est la seule qui n’a pas été prise en compte par le projet, d’autant qu’ils ont fait 76% d’admission en 2020 sur 22 candidats, contre 47 cette année.
Plus loin, il est revenu sur les trois principaux défis auxquels ils font face pour atteindre leur objectif. « Pour que le projet puisse réussir il faut le transport des enseignants qui sont volontaires une fois mobilisés à Conakry, il faut les héberger là où ils sont, il faut les nourrir ». Besoins auxquels les ressortissants de la préfecture de Koubia, réunis au sein de l’association « Bhantal Koubia » se sont engagés à mobiliser durant la présente conférence.
Hawa Bah