TRAFIC DE DROGUE : Entre 2004 et 2007, le phénomène avait déjà augmenté de plus de 5 fois selon Denis Destrebecq

Bien que la cocaine ne soit pas produite en Afrique, la sous-région ouest-africaine surtout, est devenue « une plaque tournante de trafic de cocaïne de l’Amérique Latine vers l’Europe »; c’est cette conclusion palpable à laquelle est arrivée Denis Destrebecq, au terme d’une étude réalisée dans le cadre du programme des données pour l’Afrique, sous financement de la France et la Suède. En fait foie les saisies réccurentes de cocaïnes constatées dans les différents pays, et même les quantités de drogues en provenance du continent saisies en Europe.
Entre 1998 et 2003, les saisies annuelles de cocaines en Afrique étaient en moyenne de 0,6 tonnes, contre 2,5 entre 2004 et 2007, soit plus de 5 fois plus que précédemment. En 2007, il a été observé une saisine record de 5, 7 tonnes en Afrique, contre 2,8 l’année qui a précédée. Et sur ces 5,7 tonnes saisies en 2007, « 99% étaient en provenance de l’Afrique de l’Ouest », et principalement du Sénégal, où 2,4 tonnes ont été saisies en juin. Également, en 2006, sur un total de 822 saisies rapportées à l’organisation des Nations Unies pour la lutte contre la drogue et le crime (ONUDC), 122 ont lieu sur des vols en provenance de l’Afrique, dont 117 en Afrique de l’Ouest, soit 96%. Ce qui dénote de la recrudescence du phénomène.
Si cet accroissement du trafic de drogue dans notre sous-région peut s’expliquer notamment par sa position géographique entre l’Europe et l’Amérique du Sud, où le marché de cocaïne bat son plein, la faiblesse des structures africaines de contrôle des stupéfiants et la corruption sont également de mise. A titre d’illustration, en 2005, sur la base des informations fournies par les comités nationaux de luttes contre la drogue ou les polices judiciaires des pays concernés, les saisies de cocaïne des 53 pays africains totalisaient 2,5 tonnes, alors que la marine espagnole en a saisi 3,7 tonnes, soit plus de 40% à la même année, dans un bateau pavillon ghanaen. Le même scénario s’est produit en 2006 lorsque la même à la même entité à saisie plus de 9,8 tonnes en large des côtes ouest-africaines, contre 2,8 déclarées.
Si la Guinée n’était qu’à 0,2 tonnes de cocaïne saisies en 2007, derrière 3 autres pays, notamment la Guinée-Bissau, le phénomène tarde à être maitrisé, malgré l’offensive des agents anti-drogues. Et le plus inquiétant, c’est l’implication galopante des filles et femmes dans le trafic de drogue à l’échelle nationale et internationale. « 70% des distributeurs sont des dames ou des demoiselles » a révélé ce 13 août 2021, Farimba Camara, directeur de l’Office Central Anti-Drogue (OCAD), en marge de la présentation d’une présumé traficante de drogue.
Larissa Borgesse Dos Santos, de nationalité brésilienne en provenance de Sao Paulo a été interpellée 6 jours plus tôt à l’aéroport de Conakry-Gbessia, suite à la découverte de deux kilogrammes de cocaïne dans 57 bracelets sur 113 qu’elle avait en sa possession.
Selon la jeune fille, c’est sa première fois de fouler le sol guinéen. Ce que rejette en bloc l’OCAD qui soutient qu’elle « prête ses services dans les boîtes de nuit ». Tout de même, elle aurait dénoncé ses complices qui devaient l’accueillir à sa décente d’avion. L’on se souvient donc en juin 2007, du dementellement d’un réseau de trafiquants de cocaïne en provenance de deux pays voisins, à l’aéroport de Bruxelles en Belgique.
HB