« CONNAIS-TOI, TOI-MÊME » : CETTE EXPRESSION VIENT-ELLE DE SOCRATE COMME DISENT BEAUCOUP D’AUTRES ?

Ça paraîtrait paradoxal ce que je voudrais bien partager dans les prochaines lignes. Je suis bien conscient, comme d’autres que depuis plusieurs années d’études déjà, on nous a toujours transmis ou on nous a crié à l’oreille que l’expression « CONNAIS-TOI, TOI-MÊME » viendrait forcément de SOCRATE. Ce n’est pas assez grave, si déjà l’ignorance est un phénomène crucial dans notre sphère privée. Mais continuer de l’admettre après avoir été à la place du dialogue entre L’ORACLE DE DELPHES ET SOCRATE LUI-MÊME, serait de l’ultime manche pour la dissuasion de la version complète des évènements d’un passé assez Philosophique. Ou d’ailleurs, ne serait-ce que pour trahir soi-même et la conscience de la philosophie. Alors admettre qu’on a l’amour de la philosophie serait certes, convenir d’une chose, promouvoir l’histoire de la philosophie ou la philosophie de l’histoire…. Comment y arriver avec précision, alors que la faille se joue dans l’ombre de notre ignorance ?
Nos enseignants, qui autrefois ont pris cette peine pour nous transmettre le peu qu’ils auraient appris en admettant ainsi, ne sauraient peut-être pas à omettre jusqu’à ce point ou s’il fallait continuer à empêtrer le système commun dans l’enseignement ? J’en déduis simplement en soutenant la première version des faits sans m’expliquer de trop, parce que certains m’auraient compris en terme sans doute.
Alors, il s’agit de savoir de qui, cette expression : « Connais-toi, toi-même » provient exactement ? Pour mieux le savoir, je vous invite à lire minutieusement » LES GRANDS DOSSIERS DES SCIENCES HUMAINES » Nº= 45 OÙ LES GRANDS PENSEURS DE L’ÉDUCATION (Socrate, Locke, Rousseau, Piaget, Montaigne, Morin, Montessori, Bourdieu, …..) se sont prononcés.
SOCRATE ET LA MAÏEUTIQUE OU (MAIEUTIKÊ)
» Socrate (vers 470-399 av. J.-C.) occupe une place exceptionnelle dans l’histoire de l’éducation. D’abord parce qu’il affirme ne rien savoir, ce qui est paradoxal pour un pédagogue: « Tu es le plus savant des hommes parce que tu sais que tu ne sais rien », lui aurait dit l’oracle de Delphes. Il n’a donc rien à transmettre. Pour lui, chaque homme a déjà en lui le savoir, un peu comme la femme enceinte a en elle son enfant. Le rôle du pédagogue est semblable à celui de la sage-femme (c’était le métier de sa mère, Phénarète): accoucher les esprits, faire sortir les vérités que chacun porte en soi. C’est l’art de la maïeutique (du grec maieutikê, art de l’accouchement, auquel préside la déesse Maïa). C’est ce que lui fait dire Platon dans le Théétète : « Mon art d’accoucher a toutes les propriétés de celui des sages-femmes…
Ceux qui me fréquentent donnent pour commencer l’impression d’être ignorants; de moi, ils n’ont jamais rien appris, mais c’est de leur propre fonds qu’ils ont fait nombre de belles découvertes, par eux-mêmes enfantées. » Son art de l’accouchement consiste à dialoguer, à poser des questions pour guider l’élève jusqu’à la découverte de la vérité. Mais, on pourrait dire, pour filer la métaphore, qu’il aboutit surtout à des fausses couches : son questionnement repose sur l’ironie, et fait le vide dans l’esprit de ses interlocuteurs, qui découvrent que ce qu’ils croyaient n’était qu’illusion. En définitive, le seul objectif de l’enseignement socratique est la découverte de soi-même, suivant la formule qu’il emprunte à l’oracle : « Connais-toi toi-même. »
Une pédagogie aussi révolutionnaire est intolérable pour les autorités, qui condamnent Socrate à mort pour « dé-moralisation de la jeunesse », mais il n’est pas surprenant que tous les innovateurs contestataires de l’histoire de la pédagogie le prennent pour modèle. »
Soumah Philo