Immigration clandestine : 4 ans après sa création en Guinée, une association de migrants retournés vise la sous-région

Immigration clandestine : 4 ans après sa création en Guinée, une association de migrants retournés vise la sous-région

De retour de la Libye, via le Niger le 29 novembre 2017, Elhadj Mamadou Diallo décide de fédérer ses pairs migrants retournés au sein d’une association qui fut appelée Organisation Guinéenne pour la Lutte contre la Migration Irrégulière, en abrégé OGLMI. Objectif : lutter contre la migration irrégulière et la réintégration sociale des migrants retournés. Aujourd’hui, l’organisation dispose de plusieurs antennes locales et projette de s’étendre dans la sous-région.

Tout est parti en 2015, un an après l’obtention de sa licence, quand le jeune homme a quitté la capitale Conakry dans l’espoir de décrocher un emploi prometteur en Algérie. Après avoir bravé des tracasseries policières, ainsi que des routes désertiques du Mali au Burkina-Faso, en passant par le Niger, il découvre une réalité toute autre de sa destination. « Le plus souvent, les jeunes qui n’arrivent pas à réussir une fois au Maroc, en Algérie, ou en Libye, se transforment en passeurs, donc ils s’inscrivent dans une logique de vendre une image positive de la migration, en prenant des photos devant des Tours Eiffel, des restaurants, etc. alors qu’ils sont sans abris parfois », relate t-il.

Contrairement à ces jeunes, ce diplômé en sciences économiques d’une université privée de la place décide de rallier l’Europe via le Maroc, où il travaille durant un an. Après de nombreuses tentatives infructueuses, il retourne en Algérie, avant de tenter sa chance cette fois via la Libye. C’est là, après avoir réussi à fédérer 1499 autres jeunes de onze nationalités, dont un autre guinéen, qu’il finit par se remettre en cause poursuit-il. « Pendant les 6 mois on ne sortait pas, on passait de prison en prison. Après 6 tentatives de passer, finalement on nous a mis en prison où les parents étaient obligés de payer (pour qu’on sorte). Finalement quand j’ai décidé de revenir, c’est ma famille qui m’a assisté jusqu’au Niger, d’où l’OIM m’a ramené ».

A date, l’association a accompagné plus de 50 000 personnes par la sensibilisation, le conseil, les séances d’informations, l’accueil et l’orientation des migrants de retour en Guinée, car déplore t’il. « Quand tu pars en occident sans réussir on te considère comme un fenéant, une personne qui n’est pas beni ».

Son implication pour la cause des migrants à travers plusieurs antennes installées à l’intérieur du pays, lui a valu d’être un consultant auprès de l´organisation internationale pour les migrations (OIM) en Guinée, mais il ne compte pas s’arrêter là.  » Pour les cinq prochaines années, ElHadj Mohamed Diallo envisage d’installer l´’association dans tous les pays de la sous-région Ouest Africaine et la réintégration des migrants déportés par les pays de transit dans leurs pays d’origine », annonce t-il.

Notons que depuis sa création, cette organisation a participé à plusieurs activités d’envergures nationales, et réalisées d’autres à savoir l’organisation d’un forum sur la migration en 2019.

HB

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