Guinée : « Il nous faut aller vers l’éducation de qualité », exhorte Camara Sékou Amadou, professeur

Dans les établissements d’enseignement scolaire, quelques difficultés sont rencontrées par les encadreurs en situation de classe. Ce sont notamment le manque de niveau des élèves, l’effectif pléthorique dans les salles de classes et l’abandon des parents dans le cadre de la formation de leurs enfants. Pour plusieurs encadreurs, cette responsabilité se situe au niveau de tous les acteurs de l’éducation.

Camara Sékou Amadou, professeur de mathématiques au Collège Ratoma explique les difficultés auxquelles, ils (professeurs) sont confrontés. « Les élèves que nous recevons maintenant n’ont pas du tout le niveau franchement. Tu peux venir travailler avec l’enfant, expliquer la leçon, ils disent que : « Oui ! Nous avons compris ». Malgré qu’ils n’ont pas le niveau, ils ne reprennent pas à la maison et ils n’apprennent pas leurs cahiers aussi avec le peu que les enseignants leur donne. Et ça, ça peut se situer à plusieurs niveaux parce que les parents se sont désengagés dans la formation de leurs enfants », a-t-il expliqué.

Selon lui, la responsabilité se situe au niveau de tous les acteurs de l’éducation. « Quand tu prends par exemple l’Etat, il a une grande part dedans. Aujourd’hui, un enseignant qui vient donner les cours dans une classe, où le ratio élève – professeur est égal à 180 élèves par classe, mais ce n’est pas facile de contrôler tous ces enfants. On n’est plus maintenant dans l’éducation de masse. Il nous faut aller vers l’éducation de qualité car aujourd’hui, il y a la compétitivité sur le marché mondial », a-t-il déclaré.

Du côté des enseignants, il estime que beaucoup de professeurs se font remplacer par des substituts alors qu’un enseignant doit avoir le temps pour les élèves. « Très malheureusement, certains enseignants viennent, d’autres non et le niveau des enfants ne fait que régresser. La part des parents est du fait qu’ils se sont désengagés. Aucun parent ne suit son enfant à l’école et à la maison. Finalement, les enfants pensent qu’ils sont dans les débandades », a-t-il regretté.

De part et d’autre, ce professeur de mathématiques a fait quelques recommandations à tous les acteurs afin de relever le niveau de l’éducation guinéenne. « Premièrement, l’Etat doit accepter de désengorger les salles de classes en construisant des écoles ou en faisant des nouvelles créations, en recrutant des enseignants et en passant par la formation des formateurs d’abord entre autres. Aux candidats, je demande de prendre le courage, de réviser, de ne pas s’accentuer seulement sur la révision de masse, de réviser individuellement aussi », a conseillé Camara Sékou Amadou.

Camara Ousmane, Natif de Moriah

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